Installé au Mans dans le quartier des Sablons – Bords de l’Huisne, Le Plongeoir – Cité du Cirque met en œuvre un projet artistique et culturel d’intérêt général au service du cirque contemporain. Les activités sont organisées autour des missions suivantes :
• le soutien et l’accompagnement de la création d’œuvres de cirque ;
• la diffusion de spectacles de cirque ;
• l’enseignement des arts du cirque ;
• les actions territoriales et l’éducation artistique et culturelle ;
• la contribution à la structuration et à l’organisation de la filière cirque (Parcours arts du cirque au lycée le Mans Sud, avec la spécialité Arts du cirque en terminale).
Nous avons été accueilli par Dimitri Bessière, intervenant cirque, spécialité équilibre et médiateur culturel (fait le lien entre l’école du cirque et différents milieux comme le public scolaire).
Après avoir pratiqué trois disciplines circassiennes (jonglerie, équilibre sur objets et aériens, tissus, trapèzes) en atelier le matin, nous avons pu rencontrer la Compagnie (Cie) Maison courbe, en résidence actuellement, pour la création de leur futur spectacle « Le paradoxe des jumeaux ».
La notion de cirque contemporain :
Cette notion apparaît dans les années 1980 avec la création des écoles de cirque d’état comme le CNAC (Centre National des Arts du cirque) à Châlons en Champagne ou l’école Annie Fratellini en région parisienne. Jusqu’à cette période le cirque est plutôt une histoire de famille (Pinder, Grüss, Zavatta…) où le spectacle présente une succession de numéros, le plus souvent basé sur l’exploit, la performance et où des animaux sont présents (dressage de lions, d’éléphants, de chevaux…). On parle de cirque traditionnel et à l’époque il est rattaché au Ministère de l’Agriculture.
A partir des années 80, il devient un art du spectacle à part entière et dépend du Ministère de la Culture. La transmission des numéros ne sera plus exclusivement familiale, mais toute personne intéressée par cette pratique pourra suivre un cursus pour apprendre et devenir artiste.
Ce cirque contemporain va utiliser et mélanger d’autres disciplines artistiques comme la danse, les arts visuels, la musique, le cinéma et l’on assistera non plus à une succession de numéros présentés par Monsieur Loyal mais à un spectacle ayant une thématique, un thème et qui pourra évoquer comme l’a expliqué la Cie Maisons courbe, la problématique du temps, le temps qui passe.
La Rencontre avec la Cie Maison courbe :
Une Compagnie c’est quoi ?
Au contraire du spectacle enregistré (cinéma, télévision), le spectacle vivant est une représentation publique produite sur scène. Le contact avec le public est immédiat, il existe un rapport direct. Pour qu’il y ait spectacle vivant, on dit souvent qu’il faut : un temps, un lieu, une action et un public.
Le point de départ d’un spectacle peut venir d’une envie de travailler ensemble. C’est le cas pour :
Quentin Folcher et Kamma Rosenbeck :
Quentin a été formé en Nouvelle Calédonie et il est spécialiste de l’équilibre sur les mains. Il a été formé à l’Académie Annie Fratellini et il a une pratique qui mélange la danse, le théâtre le cirque.
Kamma est issue d’une famille du cirque traditionnel, elle a commencé à l’âge de 6 ans également et elle se spécialise dans le trapèze. Elle aura un parcours d’itinérance avec sa famille et suivra un enseignement scolaire à distance pour obtenir son baccalauréat.
Hormis ce travail de création, ils sont également interprètes dans d’autres spectacles ce qui leur permet de gagner leur vie.
Un artiste peut travailler pour plusieurs spectacles et plusieurs compagnies à la fois.
La notion d’intermittent du spectacle
C’est un régime social qui permet à un artiste ou à un technicien du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel de bénéficier d’allocations chômage dans les périodes où il ne travaille pas.
Il peut ainsi se consacrer à un travail de création d’un spectacle. Il peut prendre contact avec des diffuseurs (Celui qui va montrer le spectacle au public), avec d’autres artistes comme dans le cas de Quentin et Kamma, avec un musicien, un scénographe, autant de collaborateurs artistiques qui permettront d’enrichir leurs propositions.
La cité du cirque du Mans les accueille en résidence, c’est-à-dire qu’elle leur offre un lieu, un espace, du matériel pour commencer à explorer leur numéro. Ils expliquent qu’en 2023 c’est un laboratoire de recherche pour eux. Ils testent différentes acrobaties ou comme Kamma teste différentes figures sur la barre du trapèze. Il faut entre 2 et 3 ans pour monter un spectacle.
Le thème de leur spectacle :
« Nous voulons parler du temps. Celui qui nous est donné et par lequel nous faisons l’expérience de notre existence. […] Le temps nous donne accès à l’immensité, à des échelles dont nous ne pouvons faire l’expérience en tant qu’humain : comme un vertige cosmologique. Dans ce projet, nous nous appuyons sur les pratiques de l’aérien, de l’équilibrisme et du mouvement dansé, pour travailler sur des mécanismes pouvant distordre notre perception habituelle du temps. »
Suite à cet échange nous avons pu visiter le chapiteau permanent :
Le Chapiteau est un équipement destiné aux artistes de cirque professionnels, aux pratiquantes et pratiquants amateurs, aux habitantes et aux habitants du territoire. Ses 1 000 m² sont dédiés à la création artistique, à la diffusion de spectacles, aux pratiques amateurs, avec une large place faite à la convivialité. Construction atypique imaginée par l’architecte Christophe Theilmann, Le Chapiteau s’inscrit dans la continuité du projet de reconversion de l’ancienne piscine des Sablons et vient compléter les infrastructures du Plongeoir – Cité du Cirque.
https://www.leplongeoir-cirque.fr/a-propos/#le-chapiteau
La fiche technique
➔ Superficie totale : 1 000 m²
➔ Foyer : 200 m²
➔ Diamètre de la piste : 13 mètres
➔ Hauteur du Chapiteau : 20 mètres
➔ Hauteur sous grill technique : 15 mètres
➔ Gradins en circulaire : 400 places
➔ Gradins en frontal : 200 places
➔ Configuration debout : 700 places
